Comment amorcer la transition de votre activité touristique ?

Transition écologique de votre activité touristique : 3 conseils pour se lancer

Lassée du discours récurrent consistant à déplorer qu’une démarche de transition écologique coûte cher, j’avais déjà rédigé un article il y a quelques temps sur des éco-gestes simples et peu coûteux à mettre en place dans les hébergements touristiques.

  

Aujourd’hui, je vous propose de prendre encore plus de hauteur en nous positionnant à l’échelle de tout type d’activité touristique : hébergements, sites de visites, loisirs, événements - on pourrait même dire tout type d’activité économique - et en se demandant par où il faut commencer.


SOMMAIRE :

1. Commencez la transition de votre activité touristique par ce que vous savez faire

Le début du chemin vers votre transition écologique

premiers pas dans la transition écologique

L’écologie, la durabilité, ça n’est pas une case dans laquelle on doit rentrer à tout prix pour mieux s’y enfermer ! C’est un chemin : on commence par prendre une direction parce qu’elle nous plaît plus que les autres, puis on découvre des bifurcations et on rencontre du monde sur sa route... Parfois même on fait des pauses, voire on revient légèrement sur nos pas. On a même le droit de se tromper, et surtout on accepte de ne pas être parfait !!

 

Sur ce chemin, on progresse à son rythme, on suit ses intuitions, on essaye des choses, on apprend et on partage ses découvertes.

 

J’ai la conviction profonde que pour s’engager sur cette voie, il faut d'abord identifier l’action qui nous parle le plus et y aller. En somme, pousser la première porte vers le chemin de la transition.

Comment trouver la première action à effectuer ?

tri des déchets éco-hébergement

Pour cela demandez-vous quel est votre rapport à l’écologie. C’est quoi votre truc à vous : ce qui vous émeut, vous révolte, vous donne envie de passer à l’action ? Souvent, ce sont des choses que l’on fait déjà dans sa vie privée et qu’on a commencé à transposer partiellement dans son activité pro. Ou si on ne l’a pas fait, on aimerait trouver les solutions pour le faire.

 

En commençant avec une action qui vous parle, vous allez le faire avec cœur et ça va se sentir. Vos collaborateurs vous suivront plus facilement et, in fine, vos clients percevrons la sincérité qu’il y a dans la démarche. Et si ça n’est pas votre truc à vous, ça peut être le violon d’Ingres du collaborateur qui aura en charge de réfléchir à la transition...

 

L’important c’est la conviction, qui est un incroyable moteur et facteur de cohésion !

Mon exemple : la gestion des déchets et la récup'

Mon activité touristique « Auvergne Slow » regroupe un hébergement, Le Vallon d’Armandine, et des sorties guidées.

 

Au niveau personnel, cela faisait très longtemps que je m’intéressais à la problématique des déchets. Ca a donc été ma première porte poussée...

 

Anecdote : lorsque j’ai commencé la rénovation de mon gîte, je faisais sur le plan personnel le « Défi Rien de Neuf ». C’est un défi qui consiste à ne rien acheter de neuf pendant un an. J’ai donc assez naturellement reporté les systématismes que j’étais en train de mettre en place sur le plan perso sur mon projet pro.

 

Pensez à cette porosité perso-pro pour vous et/ou vos collaborateurs, car elle est primordiale pour l’engagement.

Rénovation d'un vieux fauteuil pour mon éco-hébergement

Lorsque j’ai travaillé sur mon projet d’hébergement j’ai inclus logiquement un certain nombre de facteurs écologiques et notamment tout ce qui avait trait à la gestion/valorisation des déchets et à la récupération : 

  • Pour les travaux : nous avons utilisé beaucoup de reliquats de matériaux des travaux de nos parties privatives.
  • Pour le mobilier et l’équipement : j’ai utilisé à 80% du mobilier que nous avions, en le retapant et souvent en le détournant. Ce qui me manquait en terme de mobilier, mais aussi de petit équipement et d’électroménager, je l’ai acheté sur le Bon Coin ou en ressourcerie.
  • Pour la gestion quotidienne des déchets : poubelles de tri sélectif dans l’hébergement, sceau à compost et composteur dans le jardin, poulailler + fiches pédagogiques de tri au dessus des poubelles.

2. Acceptez de ne pas être parfait

Fini les complexes !

transition écologique des activités touristiques

 

Ce qui bloque souvent les organismes pour commencer, c’est cette impression d’être tout petit au pied d’une montagne. Il faut absolument se décomplexer par rapport à cela, car personne n’est parfait et il est impossible de tout attaquer en même temps !

 

Même lorsque l’on a déjà exploré un certain nombre d’aspects, on sait pertinemment qu’on peut encore en améliorer plein d’autres. Il faut rester humble, ne pas se juger trop durement, voire même accepter ses contradictions

 

Comme vous allez commencer par un bout du problème, vous ne vous sentirez peut-être à l'aise avec tout ce qui reste à améliorer. Verbalisez-le, dites-le, à vos clients, vos collaborateurs : montrez que vous en avez conscience et que vous souhaitez que cela change. Il y de forte chance que le client vous juge sur ce que vous avez commencé à faire et non sur ce qu’il vous reste à faire ! Et si vous ne faites rien, alors qu’il a certaines attentes en terme de transition écologique, alors il vous jugera bien plus durement…

 

Ne pas être parfait c’est aussi montrer à votre entourage (si vous travaillez en famille), ou à vos collaborateurs que la montagne n’est finalement pas si impossible à gravir, pour autant que vous soyez d’accord pour monter ensemble sur la même première marche…

Mon exemple : les + et les -

classeur des producteurs

Là où je performe :

  1. Comme évoqué précédemment, j’ai travaillé en premier sur la gestion des déchets dans la mise en place de mon activité.
  2. Etant très attachée à la notion de territoire, terroir et circuits courts, j’ai ensuite développé de nombreux partenariats avec des producteurs locaux pour valoriser leurs produits. Puis j’ai étendu la notion de circuits courts aux activités en proposant des activités sur place ou en toute proximité pour limiter les déplacements carbonés de mes hôtes, tout en valorisant l’économie locale.

 

Là où je peux nettement m'améliorer : 

  1. Tourisme et communication sont intimement liés et je suis donc aussi une communicante. Pourtant je n’ai pas encore sérieusement poussé la porte de la durabilité en terme de communication et de sobriété numérique. Je suis restée relativement « traditionnelle » sur ces aspects et pourtant c’est primordial. Au lieu de le voir comme un manquement, j’essaie de me dire que c’est un champ passionnant qu’il me reste à explorer.
  2. Nous récupérons l’eau de pluie et arrosons nos extérieurs avec, nous n’utilisons bien-sûr pas d’engrais ni de pesticides, mais c’est un peu le minimum syndical pour la gestion de ses extérieurs ça... Je suis admirative de certains de mes collègues, en hôtellerie de plein air notamment, qui collaborent avec des associations pour replanter des haies, favoriser la biodiversité, etc.

A chacun sa première porte poussée… La richesse c’est aussi d’aller voir ce qu’ont fait les collègues et de s’en inspirer !

3. Devenez expert et partagez votre expérience

annonce chez GreenGo
Notre annonce chez GreenGo

Là aussi, quand on n'en est qu’au début, on a souvent du mal avec le fait de valoriser ses premières actions. On trouve souvent que c’est minime et insuffisant.

 

Pourtant, comme on l’a évoqué plus haut, vous allez commencer par un domaine qui vous parle, que vous connaissez. Comme vous allez bosser le sujet à fond et travailler au maximum la transition de votre activité dans ce domaine, vous allez en devenir expert.

 

En tant qu’expert, vous êtes à 100% légitime pour en parler :

  • Avec vos collaborateurs
  • Dans votre réseau pro
  • Sur vos réseaux sociaux et outils de communication
  • Et surtout : à vos clients (sur vos annonces, chez vos partenaires, etc.)

Mon exemple :  

  • Réseaux sociaux : j'ai créé le compte Instagram de mon hébergement avant même l'ouverture, lors de la phase de travaux. Je publiais tous mes projets d'upcycling et de rénovation d'objet et de mobilier. Le compte continue à vivre depuis avec notamment des astuces et recettes écologiques du quotidien. Je publie par ailleurs régulièrement sur LinkedIn (cf. ci-dessous).
  • Réseau pro : je témoigne régulièrement,  lors de réunions ou séminaires, sur l'éco-responsabilité de mon activité. J'écris aussi des articles de blog sur ces sujets (nous y sommes ;-) et je post souvent sur LinkedIn mes actions autour de la transition de mon activité, ainsi que mon intérêt pour le sujet (participation à des formations, séminaires etc.)
  • Clients : l'éco-responsabilité est au cœur du message que j'envoie à mes clients dans les annonces chez mes partenaires, dans le choix-même de ces partenaires et sur mes propres supports de communication.

 

En bref : allez vers ce que vous connaissez déjà et faites-le du mieux que vous pouvez. Devenez expert dans ce micro domaine et parlez de ce que vous avez réalisé, puis… passez naturellement à un autre secteur de la transition.

 

Vous verrez à quel point le simple fait de communiquer sur vos premières actions amènera à vous aussi bien de nouveaux contacts pro que de nouveaux clients, mais aussi de nouvelles idées, de nouveaux projets pour travailler à votre rythme votre transition… Poussez une porte et toutes les autres s’ouvriront petit à petit…

 

Mon exemple :  à force de creuser ces sujets, je suis devenue experte sur les problématiques de gestions des déchets et circuits courts dans un premier temps. Puis, poursuivant mon chemin, j'ai poussé bien d'autres portes depuis :

 

  • La réduction des déchets m'a amenée au vrac, à la récup, à la seconde main au DIY, etc.
  • La logique d'approvisionnement en local et de diminution des déplacements m'ont amenés à créer des activités à faire sur place, à développer la cueillette et la transformation, à réfléchir aux déplacements bas carbones, à la problématique du dernier kilomètre, à concevoir des séjours sans voiture, etc. etc. 

CONCLUSION

 

LES AVANTAGES à commencer par une action qui nous tient à cœur :

  •  on se met en adéquation avec ses valeurs et ça… ça n’a pas de prix
  •  on s’aventure en terrain connu ce qui facilite la démarche, surtout pour commencer
  • on peut très vite progresser et être reconnu, ce qui est encourageant
  •  on est passionné donc on convainc plus facilement collaborateurs et clients
  •  on peut vite capitaliser sur ces premières actions et commencer à en parler / le valoriser
  • quand on commence, on ne s’arrête plus… et l’exploration continue !

 

Bonne route à vous sur ce chemin passionnant et n’attendez plus pour pousser la première porte, si petite soit-elle…

Découvrez Auvergne Slow !

Venez découvrir mon activité d'éco-hébergement et  de slow tourisme en Auvergne !

Crédits photo : Agathe Waechter

A LIRE AUSSI SUR LE BLOG :

Écrire commentaire

Commentaires: 0